|
Organisons nous! Nous organiser pour mieux agir.
|
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
bès
Inscrit le: 24 Juil 2005 Messages: 297
|
Posté le: 12 Avr 2006 9:16 Sujet du message: Comment les syndicats ont affaibli le mouvement. |
|
|
CPE.
Tous n'avaient que ce mot à la bouche quand il s'agissait de se montrer à la télé. Les syndicats dits "représentatifs", comme l'UNEF, l'UNL, la CFDT et autres, n'ont visiblement pas saisi les revendications des jeunes : dans quasiment toutes les facs mobilisées, ces revendications semblaient pourtant claires. Le retrait du CPE n'était que l'une d'entre elles ! Le CNE impose aux travailleurs la même condition de précarisation que le CPE : soit tu obéis soit tu trouves un autre exploiteur. La loi sur l'inégalité des chances, autorise le travail dès 14ans, le travail de nuit dès 15ans, supprime les allocations familiales aux familles pauvres si elles n'ont pas su suivre de près l'éducation de leurs enfants déboussolés...
Voilà que les médias (se ré)jouissent de voir (ou inciter) le mouvement qui perd de ses insurgés à la précarité. Julliard a beau croire que la croissance économique est l'objectif de chacun, pourtant beaucoup de personnes n'y croient plus et savent très bien que cette croissance n'est ni synonyme de baisse de chômage, ni synonyme de bonheur pour les exploités, mais plutôt de l'enrichissement des riches et de la destruction de la planète.
Dehors ces soi-disants représentants qui trahissent nos élans en permettant aux médias de détourner notre attention avec le CPE !
Ces semaines de grève n'ont pas été du gâchis, n'en déplaise aux syndicats vendus à la cause du patronnat. Travailler, consommer, obéir. Est-ce là notre objectif ? Pendant ces manifestations, ces AG, ces blocages, nous avons rencontré des personnes, partagé des idées, expérimenté des modes d'actions. Nous avons hélas aussi appris à nous méfier de ceux qui se prétendent les soi-disants portes-parole du bon peuple. Tout cela ne doit pas s'arrêter ! Continuons à nous organiser et à faire face !
Nions la fatalité, celle-ci n'existe pas. Ce qui existe c'est la passivité ! Tous ensemble, sans médias vendus au gouvernement, re-dynamisons le mouvement de la jeunesse, des salariés, des précaires, des chômeurs. Il n'y a pas de droit acquis. Il faut sans cesse se battre pour défendre nos droits qui font barrage à la maximisation des profits des exploiteurs.
Seule la lutte paie, continuons !
Retrait du CNE, de la loi sur l'égalité des chances et tout le reste... _________________ « L'homme qui mange de la viande ou le chasseur qui s'accorde avec les cruautés de la nature
maintient à chaque bouchée de viande ou de poisson que la force fait le droit. »
Isaac Bashevis Singer |
|
Revenir en haut |
|
|
criton
Inscrit le: 01 Fév 2006 Messages: 756 Localisation: paris
|
Posté le: 13 Avr 2006 14:09 Sujet du message: |
|
|
A "arret sur image" justement la semaine dernière ils expliquaient que les leader syndicaux ou étudiants ne parlaient pas que de CPE aux médias, mais que les média coupaient au montage pour simplifier le propos.
Je pense que c'est un jeu médiatique circulaire, les média simplifient le propos et gardent ce qui est porteur (CPE = nouveau = jeunesse = révolte), les leadeur flattés par le miroir médiatique veulent faire plaisir et s'adapter à ce qui les fait exister médiatiquement, parlent plus de ce qui est médiatiquement valorisé (ce pourquoi les média les écoutent, alors que la question devrait plutôt être ce que eux ils ont à dire au peuple), parlent un peu du reste (CNE, LEC) parce que rationnellement ils savent que ça va ensemble, puis les journaliste simplifient, etc.
En fait les média convertissent l'actualité en script de film américain : il faut un fil directeur et un seul, qui suscite l'opposition de deux forces, très peu de péripéties annexes, et un suspense (qui va gagner?) autour du seul fil directeur.
Le monde actuel c'est pas seulement le triomphe du capital, je crois qu'à la source de ça c'est surtout la faillite de l'intelligence politique et de la compréhension du monde social qui nous entoure. |
|
Revenir en haut |
|
|
Laurent
Inscrit le: 22 Déc 2003 Messages: 569 Localisation: Région parisienne
|
Posté le: 13 Avr 2006 17:11 Sujet du message: |
|
|
Ah oui je suis tout à fait d'accord avec toi criton. |
|
Revenir en haut |
|
|
Kristo Administrateur
Inscrit le: 18 Déc 2003 Messages: 1910
|
Posté le: 13 Avr 2006 18:14 Sujet du message: |
|
|
Je suis d'accord avec Laurent. |
|
Revenir en haut |
|
|
bès
Inscrit le: 24 Juil 2005 Messages: 297
|
Posté le: 13 Avr 2006 20:43 Sujet du message: |
|
|
Je suis d'accord avec Kristo _________________ « L'homme qui mange de la viande ou le chasseur qui s'accorde avec les cruautés de la nature
maintient à chaque bouchée de viande ou de poisson que la force fait le droit. »
Isaac Bashevis Singer |
|
Revenir en haut |
|
|
bès
Inscrit le: 24 Juil 2005 Messages: 297
|
Posté le: 13 Avr 2006 22:53 Sujet du message: |
|
|
criton a écrit: | Le monde actuel c'est pas seulement le triomphe du capital, je crois qu'à la source de ça c'est surtout la faillite de l'intelligence politique et de la compréhension du monde social qui nous entoure. |
Et cette faillite tu l'attribues à quoi ?
Au triomphe du capital ... _________________ « L'homme qui mange de la viande ou le chasseur qui s'accorde avec les cruautés de la nature
maintient à chaque bouchée de viande ou de poisson que la force fait le droit. »
Isaac Bashevis Singer |
|
Revenir en haut |
|
|
criton
Inscrit le: 01 Fév 2006 Messages: 756 Localisation: paris
|
Posté le: 14 Avr 2006 11:57 Sujet du message: |
|
|
Ouille, me voilà bien, en fait je déduisais des choses du présent que l'abrutissement politique et social généralisé n'était pas une stratégie idéologique consciente des dominants, mais juste un effet non voulu, ou alors un moyen visant à gagner des parts de marché en étant consensuel et plaisant, sans chercher plus loin, sans un but de domination conscient d'une classe sur une autre.
Oui c'est une sorte de triomphe du capital, mais ça me semble pas calculé, un peu comme la main invisible chez Smith : la rencontre des égoïsmes intéressés, dont celui de mon boucher, me permet d'avoir de la viande dans mon assiette, l'intérêt égoïste et la compétition créerrait une harmonie sociale, laissons faire ça se régulera tout seul.
Le bilan est que ça ne se régule pas du tout tout seul (l'état et la loi sur lesquels les libéraux crachent régulent à mort en permanence), ça fabrique des crétins qui prennent la vie comme un jeu (dimension ludique de la compétition du point de vue des vainqueurs) sans être conscient à mon avis de ce qu'ils font, et il n'y a pas de responsable aux externalités négatives produites par le système (pollution, surproduction, crétinisme, publicité, transformation du politique en médiatique, prévalence des attributs matériels sur les savoirs et les sentiments).
A la base pour moi il y a l'erreur de la thématique de l'intérêt : le postulat que même les gens qui se disent désintéressés sont en fait intéressés par quelque chose, c'est une sorte de tautologie (dès qu'on veut quelque chose c'est qu'on est intéressé, ce qui est utile c'est ce que préfèrent les gens, peu importe quoi) qui a pour conséquence stupide de tout mettre sur le même plan (vouloir une nouvelle voiture, vouloir un monde meilleurs, c'est d'ailleurs pour ça que les idéaux les plus élevés peuvent être transformés en slogan de pub et que nous antipubs nous sommes suspectés d'insinsérité et/ou de prétention, parce que nous prétendons refuser d'être des vendeurs intéressés de slogans). C'est pour ça que je rattachais tout ça à "faillite de l'intelligence politique et de la compréhension du monde social".
En fait c'est la pub qui nous montre que la relativité complète des préférences (si je préfère mon écran plasma à mon droit de vote c'est ma liberté) est une anerie : quand on voit comment la pub cherche à influencer sur nos préférences et ce qu'elle produit comme préférences (fondées sur rien de rationnel, de raisonnable ou de partageable) on se dit qu'une définition normative, ou collectivement négocié (le politique), de ce qu'on doit préférer individuellement vaut mieux que le hasard et les effets pervers des intérêts "régulés" par la main invisible ou par des sollicitations/incitations permanentes distillés par la pub, les média, le marketing, le principe de compétition/distinction/lutte pour la reconnaissance.
C'est la seule façon de prendre en compte l'intérêt général et l'idée d'humanité : que veut on pour les génération future, vers quoi veut aller l'humanité?
L'autre anerie de l'intérêt individuel c'est l'oubli "qu'à long terme nous serons tous mort" (keynes), au bout d'un moment ça ne sert à rien de vouloir pour soi et d'être intéressé puisqu'il faut bien mourrir (et donner au passage ce qu'on possède), de proche en poche il serait temps de se dire que nos petits intérêts égoïstes nous rendent certe le présent plus supportable (oublier à moitié la mort entre autre) mais n'ont, en toute lucidité, pas beaucoup d'importance, le modèle de l'intérêt égoïste c'est la négation de la mort et du vieillissement, la négation de la mort de l'autre (la guerre propre et les frappes chirurgicales par exemple).
Voilà, pour moi c'est plus des questions de mentalité à la base de tout ça, je vois le capitalisme comme une application concrète de schema mentaux hérités du libéralisme politique, cela dit ça n'exclut pas une approche économique et sociologique en terme de lutte des classes. |
|
Revenir en haut |
|
|
bès
Inscrit le: 24 Juil 2005 Messages: 297
|
Posté le: 14 Avr 2006 15:47 Sujet du message: |
|
|
Je suis déjà d'accord avec toi sur un point. Tous les effets nefastes que l'on peut attribuer au capitalisme ne sont peut-être pas tous voulus.
Néanmoins, pour en revenir aux syndicats, participer au spectacle médiatique en acceptant de répondre aux médias tout en sachant très bien quelle va être l'issue des déformations des propos qui serviront l'intérêt des médias-mêmes (formatter l'info pour vendre, ou pour rendre service au gouvernement), c'est se conformer à ce qu'on attend de nous : être présentables, bien parler, être télégéniques, être un leader, un représentant... bref, faire le beau/la belle et aller lécher les bottes pour avoir de la "visibilité".
Non seulement les syndicats dont je parlais sont à critiquer pour le fait qu'ils n'aient pas été plus loin dans leurs revendications (la cgt qui dès le départ annonce que si on a déjà le retrait du CPE, ben c'est bien), mais aussi parce-qu'ils ont accepté d'être les acteurs d'un spectacle qui a pris de l'ampleur avec les médias, et qui s'est terminé à cause des médias.
Bien sûr les médias officiels veulent vendre leurs torchons et faire de l'audimat. Mais n'oublions pas non plus qui sont derrière tous ces médias...
Ceux qui détiennent le pouvoir de l'information sont évidemment complices du système. Même si les journaleux n'ont pas encore tous vendu leur âme au diable, je crois qu'il est temps de mettre en échec leurs systèmes de diffusion d'information, et de faire enfin entendre la voix de tou-te-s.
Avoir des réseaux de communication efficaces pour les militants est THE objectif, à présent, pour ne plus se laisser mener par le bout du nez. _________________ « L'homme qui mange de la viande ou le chasseur qui s'accorde avec les cruautés de la nature
maintient à chaque bouchée de viande ou de poisson que la force fait le droit. »
Isaac Bashevis Singer |
|
Revenir en haut |
|
|
criton
Inscrit le: 01 Fév 2006 Messages: 756 Localisation: paris
|
Posté le: 14 Avr 2006 17:57 Sujet du message: |
|
|
Oui pour moi aussi les média et la pub sont les deux points névralgiques et en même temps les points faibles du système, taper intelligement dessus est à la fois faisable et produit quelques petits dégats intéressants.
Ce qui m'inquiéte c'est que pour en revenir aux syndicats, si le fait d'être flatté par l'existence médiatique peut avoir cet effet sur eux, n'y a t il pas un risque que ça puisse marcher sur tout le monde, y compris sur nous?
Dans le milieu de la sociologie il y a des chercheurs qui acceptent de servir d'alibi et de caution scientifique à des trucs qu'ils méprisent (faire gratuitement une pseudo analyse de société en 15 lignes lorsque "Jeune et jolie" fabrique un sujet sur "l'infidélité"), juste pour exister, parce que c'est flatteur, parce qu'ils sont frustrés par ailleurs de rester seul et non reconnu avec leurs connaissances et leurs convictions.
C'est la certitude de devoir abaisser son niveau d'exigence afin de pouvoir toucher plus de monde, c'est la stratégie des syndicats aussi : élargir la base en modérant les revendication, estimer que les média établis sont incontournables (c'est vrai ou pas?), accepter des contraintes médiatiques idiotes aboutissant à essayer d'expliquer un mouvement social en seulement 25 secondes d'interview.
Oui il faut les critiquer (au sens d'exercer une pression inverse à celle qu'ils subissent de la part du système).
Après coup on peut raisonnablement penser que le CNE pouvait être dégommé, la CGT l'a peut être pas compris assez tot (SUD eux je crois qu'ils ont rapidement pigé et mis la question du CNE en avant) ou alors ils ne voulaient pas rompre le front syndical (problème de la CFDT, la CGC, la CFTC).
Oui média complices, je crois qu'on dit alliés objectifs aussi quand la complicité n'est pas consciente, eux aussi sont à critiquer et à contourner, internet est bien pratique pour ça. |
|
Revenir en haut |
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
|
Inscriptions bloqués / messages: 31360 / 0
|