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Clown parle du fond de la grotte où il mène 1 lutte clando &

 
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croc



Inscrit le: 15 Mar 2007
Messages: 148

MessagePosté le: 03 Nov 2009 17:20    Sujet du message: Clown parle du fond de la grotte où il mène 1 lutte clando & Répondre en citant

1 Clown-Activiste parle du fond de la grotte où il mène 1 lutte clandestine & intestine

our accompagner la sortie du livre « un nouvel art de militer », éditions alternatives, ses auteurs ont eu la bonne idée d'organiser dédé bas et la non moins bonne idée d'inviter la BAC à s'y rendre. Pour brouiller les pistes du débat, un élément incontrôlé de la CIRCA, dans la plus pure tradition clandestine, rebelle et insurgée de cette grande armée y répond dès maintenant, avec une
semaine d'avance.


Ne pouvant venir le 7 novembre, et pas sûr que la BAC y soit représentée, je voulais apporter une modeste bien que double contribution au débat en partant des pistes données
Double car il y a le clown-activiste de la CIRCA, déserteur de la BAC récemment incorporé à l'Ar Nez Rouge et l'activiste militant anarcho-écolo-antimilitaro-autonome (et + si affinitée). Pour t'y retrouver, j'ai normalement signifié lorsque c'est le clown activiste qui parle ou lorsque je parle du clown activisme.




L'humour, nouvelle arme de persuasion massive ?

Si je pense que l'humour peut-être une arme de persuasion massive, je pense d'abord qu'elle n'est pas nouvelle et je voudrais surtout faire remarquer que le clown activiste (en tous cas dans la lignée de la CIRCA) ne persuade pas, ni ne cherche à persuader. Il interpelle (ce qui lui évite de chercher) et tente de déconcerter. L'humour éventuel qu'il transmet n'est pas une arme pour persuader mais une arme pour aller plus loin, faire plus dans l'action et éventuellement déstabiliser l'adversaire immédiat (forces de l'ordre) et non l'adversaire objectif (structure de pouvoir). Ainsi, on peut penser que nous n'aurions pas pu faire flotter notre drapeau sur l'école supérieure militaire (St Cyr) si nous n'étions pas clowns (un exemple parmi bien d'autres).
Bref, contrairement à l'action courrier à la PAF (suite au procès intenté par celle-ci) du collectif de soutien aux personnes sans papiers de Rennes, à plusieurs actions de Sauvons les Riches ou ou au manifestations de droite, les actions de la CIRCA sont rarement humoristiques même si elles sont facétieuses. En résumé, le clown activisme n'est pas de l'humour militant, c'est éventuellement c'est plus sûrement de l'amour militant.

Peut-on sérieusement se battre en faisant le clown ?
Ne faisant que rarement le clown, je n'en ai aucune idée mais ne le pense pas. Quand je suis clown activiste, participant d'une armée, la plus grande armée du monde qui enfonce la Busherie au plus profond des fondements, je me bats pour notre suprématie mondiale et le fait avec le plus grand sérieux du monde.

Un clown peut-il faire rire et réfléchir à la fois ?
Sans doute comme saltimbanque, artiste de rue ou artiviste1, mais le clown activiste n'a vocation ni à faire rire (sinon les forces du désordre pour les désarmer) ni à faire réfléchir. Nous interpellons et laissons au public, adversaire ou autre, le soin de réfléchir par lui-même. Nous ne participons pas d'une pédagogie transmissive (comme lorsqu'on donne un tract ou mène une campagne d'information) mais d'une pseudo-pédagogie de l'interpellation (ou cognitive). En cela, nous sommes très différents des artivistes qui vont tenter de faire réfléchir le spectateur en passant par l'art, lequel contiendra souvent le message.

Le rire est-il un aiguillon ou un écran pour la pensée ?
Lorsque provoqué par le clown activiste, le rire chez l'adversaire politique est souvent le signe d'une gêne vis-à-vis de sa position (rire jaune), le rire chez les clowns tristes de proximité le désarme quelque peu et nous renforce, le rire entre nous nous soude mais nous déconcentre ( (rire rouge : lorsque nous devenons spectateurs et spectatrices de certainEs d'entre nous), le rire du public est souvent un échec.
Il est donc un écran pour l'adversaire politique, une tentative dérisoire de bouclier brandit trop tard car son coeur est touché et qu'il commence déjà à mourir. Il ne reste plus qu'au public ou à une campagne militante de l'achever !

Le second degré est-il soluble dans la rhétorique de la contestation ?
Vous pouvez répéter la question ?????????????????????????

Une action qui fait rire un ministre est-elle une action réussie ?
Éventuellement s'il rit jaune car cela signifie qu'il se rend compte qu'il y a caca quelque part et qu'en sniffant bien, il va se rendre compte que c'est dans sa culotte.

Être une bande de copains qui s’éclate aide-t-il à être efficace ou éloigne-t-il des objectifs ?
Les deux sont possibles, être une bande de copains renforce la confiance et l'aspect affinitaire. Le travail nécessaire à désarmer un avion en partance pour l'Indonésie nécessite d'être des amiEs très proches et mieux vaut s'éclater à le faire vu que ça devient moins drôle après (action effectuée par un groupe en GB en 1996 qui a conduit à l'embargo de la GB sur ses ventes d'armes vers l'Indonésie de par ses exactions à l'encontre du peuple timorais : donc efficace). C'est un exemple extrême mais il a été une révélation de la puissance de l'action directe nonviolente alliée à la désobéissance civile.

Cela peut éloigner lorsqu'on oublie de faire autre chose que la fête entre soi, mais bien vivre ensemble n'est-il pas un objectif en soi ?

Les clowns ont-ils une idéologie ?
Les clowns sont des idéologues nez !

La désobéissance non-violente, force et limites d’une tactique

Jusqu’où peut-on aller dans la désobéissance aux règles ?
Jusqu'où la justesse (faute d'une justice injuste) le nécessite. Je ne me positionne aucunement dans un cadre.

La violence envers des objets matériels est-elle déjà une violence ?
La réponse est dans la question !! Plus sérieusement : est-ce que la destruction des objets matériels est une violence devait être la question ? Non ?.
1 La violence est une manière d'agir, elle ne dépend donc pas de la cible mais du tireur.
2 La violence est perçue différemment selon les acteurs (lesquels sont donc décideurs de celles qu'ils et elles vont porter), d'où l'importance de se positionner en fonction de celle-ci lors des stages d'ADNV.
Ainsi, pour ma part, je ne considère pas violent de poinçonner les pneus d'un 4*4, d'un véhicule militaire ou d'un convoi nucléaire mais je considère violent de percer ledit pneu d'une balle. Je considère pas violent de détruire un cockpit d'avion à la masse (avec des précautions prises quant aux débris éventuels) alors que je considère violent de détruire le même cockpit au bazooka. Je considère plus violent de couvrir les villes de panneaux publicitaires que de les démonter.
Et ce bien que la manière de détruire ne change rarement la qualification juridique (destruction de biens ou criminal damage en droit britannique) même si les qualifications "avec violence" ou "avec arme" peuvent agrémenter ou pas, certaines accusations.
Ainsi, lors d'une action contre les prisons, nous avions envahi un chantier et à l'occasion défait toutes les briques que nous avions pu (simplement à la truelle) et les poursuites (qui n'ont pas eu lieu, principalement parce que le groupe s'est évanoui dans la nature avant que les forces policières ne fussent suffisantes pour nous arrêter) étaient les mêmes que si nous avions détruit les murs à la masse ou au bulldozer (à part peut-être l'utilisation de l'engin).

Peut-on être violent sur certaines actions et non-violent dans d’autres, désobéissant le week-end et
respectueux de l’ordre établi le reste de la semaine ?
Les deux parties de la question se contredisent. Je vais donc y répondre de manière séparée.
Lorsque le choix de la nonviolence est stratégique et non philosophique, l'utilisation de celle-ci peut dépendre de son efficacité ou non dans le cadre de la campagne orchestrée, et du choix assumé par le groupe (pour exemple, la déclaration de guerre d'organisations mapuches au Chili après l'échec de la non-violence dans les négociations pour la terre avec le gouvernement, où il y a 15 ans (P'tain, déjà 15 ans) au Chiapas face au gouvernement mexicain (où malgré une recherche de nonviolence, l'utilisation d'armes ne serait ce que pour menacer relève d'une certaine violence, sans parler des ripostes face aux avancées de l'armée)..
Si la désobéissance est portée sur un point particulier qui nous dérange dans la société, rien n'empêche d'être en adéquation avec la société dans son ensemble et donc de ne désobéir qu'en action. C'est me semble-t-il le cas de nombreux faucheurs d'OGM. Beaucoup de gens séparent leurs vie professionnelle et familiale de leurs vies militantes (c'est d'ailleurs l'objet des protestations en GB après la publication des fiches photos données à la police en 2005, dont un exemplaire perdu par un flic avait été récupéré. Le Guardian vient de la publier en dénonçant la manœuvre policière mais sans rendre anonyme les visages, revenant à l'équivalent de publier les avis publiés par les pires tabloïds pour dénoncer les casseurs en manifs).
Être désobéissantE permanent est très éprouvant d'autant qu'il y a des acquis à défendre et contre lequels il ne faut sans doute pas désobéir.



La désobéissance civile non-violente peut-elle se pratiquer à la carte ?
Il faut toujours avoir une carte et bien avoir fait des repérages avant de s'engager dans toute action directe nonviolente, de désobéissance civile ou non, la carte UMP est même nécessaire pour approcher un ministre de nos jours, et la carte d'identité est plus que conseillée pour raccourcir le temps passé sur la case commissariat..
Pour le clown activiste de la BAC, cela fait partie des dix commande-toi toi-même.

Un bon militant doit-il passer par la case commissariat ?
Non, mais le risque d'y passer croit tous les jours et la question va bientôt être : est-il possible de militer sans passer par la case commissariat ?

Une action où les flics se tiennent coi vaut-elle mieux qu’une action qui dégénère ?
L'attitude des flics n'a que rarement à voir avec l'action mais le plus souvent avec des ordres de personnes absentes des lieux. C'est ce que perturbe parfois les clowns activistes de par leur réaction imprévisible. Une action qui dégénère fait plus mal et le militant libertaire que je suis comme le clown activiste n'ont pas vocation à devenir martyr de la cause. Sans doute un moment de distraction au catéchisme qui m'empêche de tendre la joue.

Pourquoi cette vieille animosité envers les représentants des forces d’ordre ?
Quelle animosité ? Chez le clown activiste, il n'y en a pas. Nous sommes des adjuvants et adjudants des forces de l'ordre comme du désordre. Le clown est même une protection pour pas mal d'entre nous qui en dehors du clown auraient une fâcheuse tendance (anti-fache-hisse ?) à se frotter à ces dites forces.
Sinon, qui s'est qui cogne sur les manifestants ? Les politiques ou les forces du désordre ? C'est sous les coups et la menace que les instincts bestiaux ressurgissent et ils s'en prennent forcément à l'adversaire immédiat. La haine intellectuelle va souvent au-delà (Maîtres du monde, fachistes...) alors que l'animosité se porte au plus près.

Les collectifs sont-ils réellement exempts de toute forme d’autorité ?
Tous les collectifs sont différents et nombreux sont ceux qui sont aussi hiérarchisés qu'une institution pyramidale classique. D'autres sont menés d'une main ferme et dictatoriale, d'autres le sont plus (exempt d'autorité) qu'ils ne le paraissent, d'autres tendent à une organisation horizontale mais celle-ci peut être perturbée par l'implication variée des personnes le composant, les plus impliqués ayant de fait des clés de pouvoir plus importantes que d'autres et enfin, il y en a d'autres qui évitent ou au moins cherchent à éviter ces écueils tout en permettant à chacunE de s'impliquer selon ses possibilités.

Les collectifs, avant-garde ou garde-fou de la révolution ?
Les collectifs à la pointe de la révolution sont sans doute à l'avant-garde de celle-ci. Je ne pense pas qu'il y ait des collectifs qui soient garde-fous de la révolution. Mais dans beaucoup de collectifs il y a des participantEs qui ne veulent pas révolutionner quoi que ce soit sinon quant à la campagne pour laquelle ils ou elles s'engagent. Dès lors, chaque campagne est celle qui précède la suivante et fait partie d'un tout révolutionnaire (en tant que révolution sociale, pas un tour sur soi-même !); Il y a aussi beaucoup de collectifs qui n'ont pas vocation à la révolution mais dont les membres y travaillent en complément d'autres objectifs. Ce n'est pas un collectif qui mène à la révolution mais l'ensemble des mouvements du mouvement des mouvements.

Les collectifs sont-ils des éponges pour absorber les colères ou bien des armes pour les aider à se
projeter ?
Cela ne dépend pas du type de fonctionnement (collectif) mais de l'objet du collectif et de son appréhension de la violence quant à sa stratégie. Certains vont transformer la colère en énergie (nonviolence active), d'autres vont réfréner la colère (souvent pour mener à une nonviolence stoïque) et d'autres vont la diriger en l'amplifiant (nonviolence laissée de côté).

Les jeunes d’aujourd’hui sont-ils plus dociles ou plus rebelles que ne l’étaient leurs parents ?
Je fais partie d'une génération qui a vu comparer 1986 à 1968 et je me refuse à me complaire dans ce genre de comparaison.

Une action qui aboutit à une loi contribue-t-elle à transformer le système ou l’aide-t-elle au contraire à
s’adapter pour mieux asseoir sa domination ?
Tout dépend du contenu de la loi et de son application.

Commentez cette citation d’un militant autonome : « Les milieux militants sont le mouroir où viennent
traditionnellement s’échouer tous les désirs de révolution. »
Ce militant du milieu militant autonome serait-il en train de mourir ? N'a-t-il plus de désir de révolution ?

La démocratie post-moderne accouchera-t-elle d’un peuple de moutons ?
Elle cherche en tous cas à bien garder ses moutons (surveillance, fichage, répression des moutons noirs...). Y parviendra-t-elle ? Aurons-nous la force de l'éviter ?

Des frottements avec les zones de pouvoir

Existe-t-il un militantisme apolitique ?
Oui, j'ai été militant dans le milieu musical lorsque j'étais engagé dans la distribution de disques introuvables chez les enseignes ou organisateurs associatifs de concert, je suis militant socio-culturel dans mon travail. Cela dit, même là, on en arrive très vite à faire de la politique (cf Hadopi !) donc peut-être que non.

Les hommes politiques ont-ils leur place aux côtés des collectifs ?
No comment !

Doit-on soutenir un combat quand on soupçonne ceux qui s’y associent de le faire par ambition
personnelle ?
A ceux qui n'ont pas d'ambition personnelle de choisir s'il vaut mieux réfréner les ambitions personnelles, les faire mettre de côté dans le combat, ou se cacher derrière l'ambitieux pour faire le travail tandis que l'ambitieux s'affichera... Mes ambitions personnelles dans mes combats sont la lutte en tant que telle, les relations sociales développées dans la lutte (la bande de copain) et le plaisir à lutter. Jamais, je ne m'engage dans une lutte si je ne pense pas que je peux réunir ces trois ambitions personnelles à un moment ou l'autre de la lutte.

Tant de causes à défendre et de combats à mener : comment militer aujourd’hui ? Et avec quelle efficacité ?

Sert-il encore à quelque chose de marcher et s’égosiller dans les manifs ?
Tout sert tant qu'on s'y retrouve. Ce qui permet de gagner, c'est la diversité des tactiques.

La lutte des classes est-elle toujours valable comme grille de lecture des rapports sociaux ?
De plus en plus, et ce depuis 1984 (fin de la crise post-choc pétrolier alors que seuls les classes élevées ont ressenti cette sortie de crise creusant un fossé qu'un « idéaliste » (forcément) à appeler fracture sociale.
Vous noterez que cet idéaliste risque de se retrouver devant les tribunaux comme quoi rien n'arrête la répression !!!!!!!!!!!

Les syndicats ont-ils encore un rôle à jouer ?
Plus que jamais, à condition de s'y mettre tous et qu'ils jouent leur rôle sans avoir peur de perdre leur contrôle. C'est en perdant le contrôle de certaines luttes auxquelles ils insuffleront tous leurs moyens et énergie qu'ils sortiront grandi, pas en réfrénant des mouvements de peur qu'il ne soit plus étiquetés comme étant leur propriété.

De la légitimité par le nombre : l’action requiert-elle un effectif minimal pour être crédible devant
l’opinion et les autorités ?
Le nombre n'apporte aucune légitimité sauf s'il représente l'unanimité (consensus). Les peuples massacrés sont rarement majoritaires dans les pays où ils se sont vus décimés sans que la majorité ne lève le petit doigt quand elle n'a pas participé activement.

L'activisme doit-il se professionnaliser ?
Malgré les volontés Médéfiennes, la salariat signifie une certaine stabilité alors que la motivation à lutter suit des vagues. ToutE militantE a besoin de se ressourcer, de vivre ses utopies, d'être un être social et cela ne se concilie pas forcément avec le calendrier des vacances. Dans quelles mesures le salarié que la cause ne motive plus tant que ça, ne mettrait-t-il pas en péril la lutte en s'accrochant à son emploi ? De quel droit quiconque pourrait le lui reprocher ? J'ai donc du mal à envisager une professionnalisation de l'activisme mais mon avis sur le sujet n'est pas figé.

Pour conclure

Les collectifs font-ils trembler le pouvoir ?
Certains font reculer des pouvoirs et c'est ce qui importe à mon sens. Le but n'est pas de faire peur au pouvoir mais d'amoindrir celui-ci. On y arrivera d'autant plus que celui-ci n'en a pas peur. Un pouvoir qui a peur, se méfie, se protège, réprime et peut difficilement être surpris par une manœuvre militante, à moins d'un début de panique de sa part. Et si cela semble parfois être le cas de politiques ou de leurs relais (préfectures), les pouvoirs économiques ou militaire sont méfiants (suffisamment pour se protéger, créer des nébuleuses justifiant la répression...) mais n'ont jamais paniqué (cf la crise financière où le salarié moyen reste bien le dindon de la farce d'établissements financiers qui crèvent leurs plafonds des bénéfices en faisant croire à une panique qui a duré maximum deux jours – le temps de se remettre de la décision américaine de laisser Lehman Brothers sur la touche).

Les collectifs font-ils partie de la société du spectacle ?
La société est spectacle et donc à moins de se mettre en marge de la société, c'est le cas. Même un ermite pourrait en faire partie ne serait que de par sa particularité qui en ferait une victime de média traquant les moindres parcelles sociétales restant à mettre en scène

Comment fédérer les luttes ? Et qui veut les fédérer vraiment ?
Elle sont fédérées, cela s'appelle le mouvement des mouvements qu'on inclut souvent dans l'altermondialisme. C'est la seconde question qui renvoie souvent à des luttes internes entre mouvements pas forcément de leur fait, d'ailleurs. Pour exemple, malgré la mort de Carlo Guiliani au sommet de Gênes en 2001, la police italienne a très bien su monter les groupes en noirs contre la manif déambulatoire alors que ces groupes (ainsi que les autres, avec des stratégies souvent intermédiaires) avaient bien fonctionné ensemble les années précédentes. De la même manière, l'officine privée à la solde de marchands d'arme (dont Brittish Aerospace devenu BAES) ont très bien su séparer les collectifs activistes et pacifistes des structures institutionnelles des droits de l'homme, en brandissant de probables violences auprès de ces dernières et en ayant infiltré les premiers pour éviter une explosion de la lutte contre les salons d'armement en France (Eurosatory, Bourget et Milipol principalement, Euronaval secondairement).
Des dissensions et des peurs au sein des collectifs, des intérêts personnels et sans doutes quelques autres paramètres les rendent souvent très vulnérables aux stratégies contrecarrant les convergences des luttes.
En outre, il apparaît souvent plus compliquer de fédérer des luttes que de les gagner. Alors pourquoi ne pas d'abord gagner les luttes avec des solidarités transversales. On aura toujours le loisir de se fédérer dans la victoire : santé !

1L'artiviste est l'artiste engagé qui inclut l'engagement dans son
art ou l'activiste qui utilise l'art pour faire passer son message.
Bref qui fait réfléchir et s'il le fait avec humour, ça peut faire
rire et réfléchir à la fois.
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